Bedybike

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J7-Pont Saint Esprit/ Beaucaire

"Qu'est ce qu'elle a cette tablette à indiquer une heure de moins que mon téléphone?
-Ce qu'elle a? Changé d'heure peut être. ..

Je suis connecté à internet mais déconnecté au temps.

 

-Dis donc, j'ai jamais compris la différence entre le persan et le farci ?
-C'est la même chose. Farci ça veut dire persan en persan.

Derrière une langue il y a une culture. Derrière une culture il y a une façon de penser. Derrière une facon de penser on peut comprendre. Et quand on comprend on n'a plus peur de la langue.

 

J'ai peu dormi mais ce passage à l'heure hivernale me laisse du temps. Je ne suis pas pressé. Les fruits dans le shaker le sont, pour former un jus épais et multivitaminé. Avec ça je suis prêt pour une nouvelle journée.

Le départ est agreable. Le Rhône est bien au rendez-vous. Il a vraiment pris de l'assurance, de l'amplitude. Qu'il est loin le cours d'eau des hauteurs suisses! Ce matin je le trouve agité, en proie à des remouts inhabituels. Sûrement l'excitation de se sentir proche du but. Je le laisse tranquille. Il se calmera de lui même. Inutile d'en rajouter.

 

Je fais le pape dans la cité. Avignon m'offre des pavés qui me font mettre pied à terre. Je pousse. Je prend un café. Un pousse café. Je pousse la tasse. Je repousse le vélo. Saint Benezet tu ne m'auras pas. Je ne m'attarde pas. Je grimpe au village des Angles. Je m'approche d'un belvédère pour chercher une route. Je suis dans une impasse. Je dois revenir sur mes pas et rattraper le Rhône au pied de la longue côté. Je suis en mouvement mais je n'avance pas. C'est intéressant comme concept. Je fais de la procrastination active.

Je longe une route, interminable. C'est embêtant une ligne droite; il n'y a pas de virage. Je m'arrête manger aux milieu d'oliviers. Des vertes, des noires...et des pas mûres. C'est paisible.

 

Plus je descends et plus la température monte. Je suis parti de Genève avec gants et bonnets. A présent le soleil arrive à me donner chaud.

Les kilomètres qui mènent à Beaucaire n'ont pas grand intérêt. Du coup je prépare mentalement la journée de demain. Je ne sais pas si je suis impatient ou si je l'appréhende. En fait ni l'un ni l'autre. Demain est un grand jour pour le Rhône. Il en sera un pour moi. Pour l'heure j'arrive à Beaucaire. C'est pas beau et je ne peux rien y faire.

Je rejoinds le numéro 220 de la rue que je n'ai minutieusement pas notée. Anick m'a renvoyé l'adresse par message. Elle m'accueille avec son mari, et leur fils de 6,5 ans. Lui est peu bavard. Anick très. Nous parlons de cultures locales, de défilés de manades et de gardians. Elle me parle surtout de sa peur de voir cela disparaitre. Je sens le poids des traditions régionales. J'oscille entre parler et écouter. Je bois un jus. Nous buvons un blanc. Je suis convié à leur table. Je suis gêné d'accepter. J'accepte. Elle passe beaucoup de temps à la maison par obligation, et du coup s'active en cuisine pour faire profiter à ses amis de son grand intérêt pour la cuisine et les desserts en particulier. On bavarde dans la salle à manger surchauffée par un insert trop efficace. Anick veille à ce que je ne manque de rien. Et je ne manque de rien mais contrairement à l'insert je commence à ne plus être très efficace.



25/10/2015
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